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Une réalité politico-économique

L'implantation de bases militaires répond avant toute chose à une réalité économique. Devant les différentes crises monétaires et économiques des dernières années (2008-2009 notamment) et le spectre d'une possible récession dans les années à venir, les différents gouvernements successifs ont dû prendre de nombreuses décisions économiques afin d'assurer la viabilité du projet militaire canadien.

Ainsi, les frais de personnel, donnée directement liée aux rémunérations des militaires et des nouveaux soldats recrutés, sont en sensible baisse. Ces crédits influencent sur le budget du développement ou non des installations nécessaires en terme d'hébergement et de formation. Ainsi, entre le budget 1995 et le budget 2014, la baisse de ces frais de personnel se chiffre à 4% du budget total des Forces Armées Canadiennes. (51 % des dépenses de défense en 1995 contre 47 % en 2014).

 

Plus de précisions sont données sur la viabilité financière du programme de défense nationale du Canada (mars 2015) en téléchargeant le PDF ci-contre.

Viabilité

financière du programme de défense nationale du Canada

Cette évolution de budget trouve sa source dans le changement d'orientation politique au Canada entre 1994 et 2009. Ainsi, le parti Libéral, au pouvoir entre 1994 et 2006, a coupé le budget des Forces Armées de 23% entre 1994 et 1997, et ce afin de lutter contre le déficit, avant de le faire revenir à son niveau de 1994 avant les élections de 2004. Le parti Conservateur, au pouvoir à partir de février 2006, a également amputé le budget des militaires canadiens de 23% entre 2009 et 2015, et ce pour les mêmes raisons. Vous pouvez retrouver plus de détail sur l'évolution du budget fédéral en cliquant ici. 

L'exemple de la Base Borden est important. Ainsi, selon les comptes du Ministère de la Défense nationale, le coût annuel de fonctionnement de cette base des Forces armées et son coût de maintien des opérations se chiffre à hauteur de 49 millions de dollars canadiens. Néanmoins, on peut retranscrire de somme 11 millions de dollars (6 millions pour les services publics et 5 millions pour les autorités civiles locales).
Il est possible d'aller plus loin en prenant en compte le Rapport du vérificateur général du Canada à la Chambre des Communes. Ainsi, dans son édition de l'automne 2011, il précise que les coûts d'entretien des bases militaires canadiennes ne sont pas chiffrables en tant que tels. (Disponible en cliquant sur l'icône du PDF).

 

5.26 En plus du budget de l’approvisionnement national, chaque base des Forces canadiennes destine une partie de son budget d’exploitation et d’entretien au financement des activités d’entretien et de réparation de première et deuxième lignes. Ces dépenses des bases s’élèvent à plusieurs centaines de millions de dollars par année. Toutefois, étant donné que les dépenses des bases liées à l’entretien et à la réparation ne sont pas consignées par flotte, des chiffres exacts à cet égard ne sont pas disponibles.

Rapport du vérificateur général du Canada à la Chambre des communes

Concrètement, quel sera le budget de la Défense pour la décennie à venir ? 


Une piste officielle reste le compte-rendu du plan économico-stratégique "Le Canada d'abord". En 2008 et pour les 20 prochaines années, le gouvernement conservateur au pouvoir avait proposé de faire évoluer le budget de la Défense nationale de 18 milliards de dollars en 2008-2009 à plus de 30 milliards en 2027-2028. Sur ces investissements à venir, plus de 8% ont été réservés au volet de l'infrastructure (nouvelles implantations, reconstructions, entretiens). Soit une somme de 40 milliards de dollars canadiens pour la période 2008-2028.

 

Il n'existe pas de données sur le coût d'entretien d'une installation militaire au Canada. La France avait donné l'exemple en 2000 du coût d'entretien d'une base dans le Pacifique pour l'armée française (à l'époque 12,5 millions de dollars CA). Aujourd'hui, avec l'inflation et au sein d'une nation occidentale comme le Canada, ce montant doit avoir explosé. Le budget canadien de la Défense est donc à remettre en perspective.

 

 

Le Brigadier-général J.R. Guiguère revient sur les problèmes que peuvent engendrer les décisions politiques sur le budget militaire.

Avec l'arrivée au pouvoir en octobre 2015 du Pari Libéral et de son Premier ministre Justin Trudeau, la question militaire est une fois encore au centre de tous les interets, qu'ils soient politiques ou évidemment économiques. Ainsi, le Ministre de la Défense nationale Harjit S. Sajjan a déclaré que "des choix importants devront être faits pour faire en sorte que le ministère de la Défense et les Forces armées canadiennes disposent de ce dont ils ont besoin pour faire face aux nouvelles menaces et aux nouveaux défis." Pour se faire, Justin Trudeau propose dès maintenant aux canadiens une vaste consultation publique, conduite par plusieurs personnalités d'importance. Vous pouvez découvrir la composition de ce groupe de travail ainsi que des précisions sur les visées du gouvernement libéral de Justin Trudeau en suivant ce lien Radio-Canada

Pour le Brigadier-général Richard Giguère, l'approche des différents gouvernements, même si elles ne sont pas néfastes, devraient plutôt s'inscrire dans la sanctuarisation du budget des Forces Armées canadiennes dans la Constitution nationale.

Une base militaire doit pouvoir accueillir plusieurs milliers de soldats ainsi que plusieurs aires d'entrainement. Il est donc nécessaire de prévoir des terrains immenses.

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